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vendredi 28 juin 2013

Réponse à l'idée que...

Julien Gautier et Guillaume Vergne ont publié un article sur leur blog (lien en bas de la réponse) sur « Petite Poucette ». Leur blog est riche.
J’y ai posté une réponse que je vous donne ci-dessous.

Bonjour,

Je ne poste pas ce message pour dire "pour ou contre". Je tenais à vous faire part de ma perception simple (et sans doute simpliste si cela peut aider certains), mais la lecture de Serres peut effectivement être remise en cause, vilipendée ou jetée si ce n'est rejetée. Mais la lecture de ce petit essai sans prétention ne donne envie d'aller plus loin. Michel Serres ne prétend pas avoir trouvé une ou la solution. Il fait son constat, et je travaille aussi dans l'enseignement, ce constat ressemble à notre réalité. Alors que faire ?
J'ai pris le chemin de défricher et d'aller voir si il n'y a pas des choses à faire avec ce public "numérisé".
Oui l'écrit est nécessaire, ou le croyons-nous, par les lignes que nous envoyons sur justement cette toile numérique.
Oui, il y  a une évolution qui se dessine... Pour quand, nul ne peut le prédire mais pouvons-nous l'ignorer ?
Alors pour finir je me suis lancé un défi, un projet : travailler sur un concept que j'ai nommé AENCRAGOGIE pour faire le pendant à pédagogie : nous ne sommes plus des transmetteurs de savoirs, nous devons ancrer (ou encrer) les savoirs. La mémoire, les savoirs se sont externalisés sur des disques externes. Comment faisons-nous, ferons-nous pour que les "poucets et poucettes" continuent l'œuvre humaine pour améliorer demain ?
Je démarre, et je prends note de tout ce qui se passe.
Bien à vous.
Serge


mercredi 26 juin 2013

Pourquoi changer ?

Première pierre du questionnement qui alimente mes pensées : pourquoi changer ?
C'est vrai, rien n'indique qu'il faille changer, et que les jeunes que nous recevons dans nos écoles sont inadaptés à notre modèle.
Mais quel modèle ? Je suis tenté de répondre d'un trait : celui de croire que le métier est de transmettre un savoir. Je fais partie de ce modèle. Enseigner, c'est bien "faire apprendre une science, un art, une discipline à quelqu'un, à un groupe, le lui expliquer en lui donnant des cours, des leçons" (définition du Larousse).
Et c'est aujourd'hui à cet endroit que le bas blesse !
Comment faire apprendre ?
Tout le savoir est accessible, les jeunes ont deux cerveaux : celui externe tel un disque dur nomade qui s'ouvre à la demande, celui interne qui joue encore les fonctions attendues mais sans emmagasiner au même endroit la mémoire.
Et je m'interroge. L'enseignant qui ne prend pas en compte cette profonde modification se retrouve face à un mur. 
Il est de coutume de dire que c'est au pied du mur que l'on voit le mieux le mur !!! C'est aussi à cet endroit que finalement nous ne voyons plus le mur. La simple expérience de mettre son nez sur le mur le fait disparaître ; alors ? Je ne peux pas avancer... Le mur est là.
Alors, je tente de m'éloigner du mur qui se dresse devant moi et... je vois le mur. Et plus je m'éloigne du mur, plus je vois derrière le mur. Je dois passer au-dessus ? Le contourner ?
Alors, je décide de prendre mon envol, et/ou de faire un pas de côté. Je ne veux plus voir le mur.

A suivre.
Serge



mardi 25 juin 2013

Extrait interview de Michel Serres pour l'Atlas du monde de demain

Dérangez-nous encore une fois. Qu’est-ce qui vous paraît fondamentalement nouveau aujourd’hui ?
L’avènement de Petite Poucette. Je l’ai surnommée Poucette du fait de son habileté diabolique à jouer de ses deux pouces pour envoyer des SMS. ... Poucette n’a plus le même corps ni la même intelligence. Elle n’a plus confiance dans les anciennes appartenances... Elle construit un nouveau monde.

Poucette est donc celle qui crée le monde nouveau. Rien de moins ?
Rien de moins. Ce qui arrive à Petite Poucette est extraordinaire : elle tient en main son portable et me fait soudain découvrir le sens du mot « maintenant ». Tout le monde croit que c’est un synonyme d’aujourd’hui. Non, « maintenant » signifie « tenant en main ». ... Aujourd’hui, en détenant un ordinateur, 3,75 milliards de personnes tiennent en main le monde. Nous sommes en train de vivre la plus extraordinaire des nouveautés.

Pour Petite Poucette, la question de savoir dans quelle ville elle habite et travaille et à quelle communauté elle appartient a-t-elle un sens ?
C’est une vraie question, sur laquelle j’ai beaucoup travaillé. J’en ai même tiré un livre, Habiter, pour essayer d’y répondre. ... Le rapport à l’espace a donc beaucoup changé... Petite Poucette n’habite plus le même espace, et c’est bien cela l’utopie : « pas d’espace ». De plus, l’ensemble des appartenances dont vous parlez sont en train de se casser la figure. J’appartiens à quoi ? À une équipe ? Lors de la Coupe du monde de l’été 2010, nos footballeurs n’ont pas su faire équipe. J’appartiens à un couple ? L’individu ne sait plus vivre à deux, il divorce. J’appartiens à un parti politique ? Tous les partis, de droite comme de gauche, se déchirent… Toute la question de Petite Poucette est d’inventer de nouvelles appartenances.

Vous dites qu’une nouvelle humanité commence. De quels espoirs est-elle porteuse ?
Nous sommes à un moment qui ressemble à la Renaissance. À cette époque, le Moyen Âge s’arrête, et les docteurs de la Sorbonne regardent Rabelais avec stupéfaction faire la liste des cent et une manières de se torcher le cul, dans Gargantua. Aujourd’hui, une nouvelle culture débarque. C’est tout simplement ce qui nous arrive : nous sommes face à une nouvelle renaissance de l’humanité.

Tout simplement, dites-vous. C’est pourtant loin d’être simple…
Oui, mais c’est enthousiasmant d’avoir un monde nouveau à fabriquer.
http://www.lavie.fr/actualite/societe/michel-serres-nous-sommes-face-a-une-renaissance-de-l-humanite-16-05-2013-40284_7.php

dimanche 23 juin 2013

Qui sont-ils ?

Cela fait maintenant 20 ans (ou plus) que j'enseigne, un peu, beaucoup.
Je les côtoie tous les jours ces "petites poucettes" de Michel Serres. 
Sommes-nous dépassés par leur modèle ?
Pouvons-nous être aveugles à leur monde ?
Quand il y a fracture générationnelle, sommes-nous des "vieux c..." ?
Si le modèle d'enseignement ne fait pas sa rupture, nous serons, nous sommes "has-been".
Il se passe des choses partout dans le monde pour trouver la clef. 
Il faut basculer.
Ils ont 20 ans, ils cherchent une voie, un chemin, le monde est à leur pieds. L'environnement où j'évolue est privilégié, feutré, bordé... mais ils sont les extra-terrestres. 
Je sens que nous ne sommes pas à la page. Ils font leurs trucs, ils "bossent" à leur façon. Comme dans n'importe quel groupe en formation, il y a :
- ceux qui sont derrière (mais attention !)
- le ventre-mou
- les "qui-réussissent" par un ou plusieurs canaux.
L'enseignement de masse doit satisfaire cette hétérogénéité : donner le sentiment d'apporter à tous.
Le refrain d'hétérogène ; souvent un frein, et pourtant c'est bien là que se forge le mieux. Quand tout est uniforme, je peux faire avancer dans un seul sens, sûr de l'arrivée... mais quelle arrivée ? L'uniforme qu'ils doivent porter, les rangs qu'ils doivent tenir. Le veulent-ils ?
Aujourd'hui, la mutation doit se faire, le monde va basculer vers autre chose, quelque chose.

vendredi 14 juin 2013

Æncragogie - Æncragogue

Æncragogie : ensemble de méthodes qui a pour but de faire que les savoirs disponibles soient assimilés par les apprenants

Æncragogue : personne qui a adopté l’Æncragogie dans ces modèles d’enseignement

Il nous faut regarder notre environnement. Le monde bouge, le monde change. Et pour changer le monde, il faut être dans le monde.

C'est la lecture du dernier essai de Michel Serres "Petite Poucette" qui m'a inspiré la création de ce mot.
Quand le savoir est à la portée d'un clic...
Notre rôle est d'ancrer(encrer) la connaissance et non plus de transmettre un savoir.